dimanche 31 août 2014

Party Girl - Amachoukeli 2014

Party Girl, un film qui ne laisse pas indemne. J'avais un peu peur du côté strass paillettes et des cagoles à talons hauts dans des bars sordides. J'ai également appréhendé le style caméra cachée dans les coulisses de cabaret à la frontière Nord Est de la France, comme un dikkenek amputé de François Damien !!! Que nenni. Angelique est un film (enfin un documentaire mis dans un film) simple, brut de décoffrage sans chichi. On suit notre reine (déchue) de la night, qui se voit offrir une nouvelle vie au côté d'un de ses clients, Michel qui tombe fou amoureux d'elle, allant même jusqu à la demander en mariage. Car Michel n'en peut plus de payer pour voir Angelique. Il veut pouvoir se plonger dans ses beaux yeux bleu charbonneux matin midi et soit, jusqu à la mort.Va-t-elle accepter ? Peut elle quitter le petit studio qu elle habite depuis des dizaines d années situé à l étage du cabaret ? Peut-elle envelopper dans du papier journal tous les anges et poupées en porcelaine qu' elle collectionne avec un amour enfantin  pour s installer définitivement chez  Michel ?
Imaginez une voix rocailleuse, des mains ridées agressées de vernis gifi bleu nuit agrippant un verre duralex  contenant du café réchauffé de la veille, de minces lèvres entourées d un coup de crayon trop foncé accueillant tous les quart d heure un mégot de cigarette. Sans oublier une magnifique cascade de cheveux bouclés rassemblés tant bien que mal en une choucroute un peu vintage. Panthère, rose fushia, loup garou, rien n est trop beau pour habiller notre héroïne . Perchée sur des guiboles tremblotantes, on ne peut qu être fasciné par cette femme qui a envahi l imaginaire fantasmatique de plusieurs centaines d'hommes. Angelique, à travers son dilemme ( get married or not get married )  , nous fait pénétrer  dans son univers : le cabaret trans frontalier, le premier hot dog dégusté à 6h du matin arrosé de Tequila paf avec ses collègues ( ou plutôt avec  les filles ) le pic nic composé de coquillettes froides partagé  avec elle  au bord de l autoroute.
Ce qui compte le plus pour Angélique c'est de réunir sa famille, enfin ses enfants. Et la route va être longue. Pas facile d'avoir pour maman une mère qui a bossé toute sa vie au black, qui adore boire, qui dort le jour et fume toute la nuit. J'adore le passage où sa fille explose de rire lorsque Angelique lui dit que l'ANPE lui propose une reconversion dans les espaces verts de la ville. Nous, spectateurs, on regarde d'un air ému toute cette smala qui évolue si loin de notre abonnement au MK2 . Mais ils s'aiment et ça suffit amplement.
Plus qu' un film, c est un hommage à la vie, à la force des choix que la vie nous pousse à prendre. Alors oui bien sûr, en choisissant ce genre de film, Samuel Theis, un des trois réalisateurs et fils d'Angelique Litzenburger,  s'expose forcément au risque du striptease glauque (le magazine télévisé) . Les bobos , dont je fais partie , regardent avec fascination ( et envie) ces beaufs de la France profonde se défoncer et choisir une vie sans CSP et sans mutuelle. Mais je pense qu'on est pas moins beauf qu'eux avec nos courses monoprix bio et notre Ricard à 4euros. J'assume, je ne connais pas la Moselle, ne suis jamais rentrée dans un cabaret ou maison close (le sexodrome de Pigalle ressemble à une école maternelle à côté de celui du film) mais j'ai été vraiment transcendée par cette femme, sa vie et son charisme absolument inimitable. J'espère que comme moi vous apprécierez cette ode à la vie, même salement enfumée et noyée dans le whisky. Mention spéciale pour la BO du film composée par chinawoman.

5/5


Georgette

 

mardi 26 août 2014

Lucy - Besson 2014

Lucy ou comment passer un bon moment au cinoche sans trop trop avoir besoin de regarder l' heure.
Prenez Lilou Dalas moultipass, faîtes un saut chez Chip (le coiffeur pas cher) ; transformez les bandelettes blanches en perfecto léopard et voici notre belle Scarlett. Rien que pour voir son mascara collé au coin des yeux ça vaut le détour.
Héroïne un jour héroïne toujours, notre blonde préférée va se retrouver l' intestin cousu par la mafia japonaise par une came beaucoup plus intéressante (que l'héroïne, suivez un peu bordel !). Et devinez la couleur du petit paquet (pensez très fort en fermant les yeux au film de Besson ou plutôt THE film) .
 Transformée en mule, Scarlett va défier les lois de la Nature et du Temps pour nous clouer le bec. Même si le scénario est mièvre et cousu de gros fils blancs, sa prestation est vraiment impressionnante ( sauf lorsqu' elle nous fait croire au début qu'elle est étudiante).
La morale de l' histoire sans tout vous dévoiler : l' homme descend du singe , la vie vaut la peine d' être vécue mon amour.BIIIIIM ça envoie du lourd.
 Ne vous déplaise :  le clin d' œil "E.T téléphone maison" et "Scarlett téléphone bonobo" est plutôt à gerber, surtout que Mamzelle est dans la jungle avec ses Louboutins et sa super chaise de bureau molletonnée (modèle que Ikéa recevra peut être en 2060).
Luc Besson nous fait son grand spectacle, on s' en met plein les mirettes. Ce que je trouve dommage c' est que certains passages du film manquent de subtilité. L' usage du CtrlC-CtrlV n' est pas prohibé lorsqu' il s' agit du même auteur / réalisateur. Les grosse voitures de flics dans Paris en mode Samy Nacéri  ou encore la blouse de chirurgienne au vent qui dégomme les 3/4 du personnel de la Salpétrière (Matrix revient parmi les tiens mais la veste longue en cuir c'est has-been) n'en sont que de petits exemples.
Lucy n' est pas un navet téléchargeable un dimanche soir mais si vous profitez d' une réduction, allez-y. Promis, vous aurez envie de vous revoir le cinquième élément sous la couette.

Bonne nuit.

3/5


Georgette

(Après mon opération de l'appendicite, j'aime aller buter des mafieux en blouse.)


Ce qui est bien avec les films de Luc Besson, c'est qu'on est jamais vraiment largué. Ici, c'est un joyeux mélange du Transporteur, de Taxi et de Wasabi qu'on nous sert. Du lourd en somme... Passé les poursuites avec casse de voitures de flics et l'ambiance mafia taïwanaise, j'ai plutôt apprécié ce film. Pour vous la faire courte, Lucy, une touriste américaine (ou anglaise) vient faire la teuf à Taïwan. Elle rencontre un type en boîte et il va lui demander de livrer une valise à sa place. A partir de là, tout part en couilles. Et à certain moment, ça en devient même risible. Oui mais risible dans le bon sens, parce qu'on rit (on se moque) de bon cœur. Restons lucy-de (pardon), il faut bien un minimum de cascades et de bouts de nichons pour intéresser le chaland.
Alors qu'elle sert de mule à la mafia citée plus haut, le kèpa se dissout et déverse toute la came dans son fort intérieur. Dites bonjour à Scarlett Johanson 2.0, voir plus. Je ne sais pas quel lobby à filer de l'artiche au réalisateur pour faire se film mais la symbolique est assez marrante. Pour une fois la drogue ne rend ni mauvais ni marginal, à une dose mortelle, elle devient même un dopant de ouf pour votre corps. C'est donc grâce à cette came qu'elle va petit à petit utiliser 100% de ses capacités intellectuelles. Je ne sais pas si ça à fait marrer Besson de mettre une blonde platine comme égérie de la connaissance absolue, mais le clin d’œil est pas mal.
Sinon on passe un bon moment, on en prend plein la gueule, les effets spéciaux font le job et on ne peut s'empêcher de ressortir du kino en se posant des milliers de questions. Genre si j'avais un cerveau dont je me sers totalement, de quelle façon je l'utiliserais, etc.
C'est pas le film du siècle, surtout que le scénar est assez proche de Transcendance, alors si vous n'avez pas encore payé vos impôts et qu'il vous reste un peu d'artiche, allez-y, sinon, téléchargez le !
Mention spéciale pour les scènes de documentaires animaliers insérées adroitement pendant les première séquences.


3,5/5


Kalem



dimanche 24 août 2014

Charlie et ses deux nénettes - Séria 1973

Après les Galettes de Pont-Aven ou encore Comme la Lune, en m’apprêtant à regarder un film de Joël Séria avec Marielle dedans, je me suis dit que je passerai plutôt un bon moment.
Mais j'ai été un peu déçu. Si on ressent bien l'ambiance de l'époque (enfin j'imagine, j'y étais pas !), si les dialogues sont parfois très drôles, j'ai trouvé ça un peu long, limite chiant... On se doute bien de ce qui va arriver, y'a pas vraiment de surprise, si ce n'est peut-être à la toute fin, et encore !
Bon sur le plan moral, faut bien avouer que pour un film de 73 ça a du remuer dans les chaumières. Deux gamines de 19 balais qui partent faire les marchés avec un quarantenaire pommé et un autre libidineux, c'est pas le plus banal comme affaire.
Alors pour faire court, y'a un truc des Valseuses pour le côté road trip (caravane en plus), mélangé, j'ai trouvé à l'ambiance de la famille Groseille dans La Vie est un long fleuve tranquille. Un bon film du dimanche soir on dira. Un Marielle dégueulasse comme on l'aime, ça pour le coup, y'a rien dire ! Et mention super bien pour la première scène au bureau de placement qui est magnifiquement drôle !
Vous ne verrez plus la cathédrale de Chartres de la même façon maintenant :


Pour les amateurs et amatrices de toiles cirées et de soul des années 60 ! Et je ne résiste pas à l'envie de vous mettre une petite photo, pour poser l'ambiance ! Ah oui si ça vous branche, il est dispo en entier et gratos sur youtube.



3/5


Kalem

lundi 4 août 2014

Glengarry - Foley 1992

 L'histoire se déroule dans une agence immobilière américaine où des commerciaux ratés tentent, tant bien que mal de vendre des terrains en Floride à des clients tout aussi ratés qu'eux... Ce qui frappe dans le film, c'est que ça se joue quasiment en huis clos. C'est un peu normal puisque le film est adapté d'une pièce de théâtre. Et c'est d'ailleurs pour ça que ce film est intéressant, c'est le jeu d'acteurs qui fait tout.
Le casting n'est pas dégueu, on retrouve Jack Lemmon, Al Pacino, Kevin Spacey, Ed Harris, Alec Baldwin entre autres... C'est ce dernier qui est d'ailleurs au top dans une scène où il déverse sa bile sur le capitalisme.
Mais en gros de quoi ça parle ?
Tout bascule quand un branleur de manager se pointe pour remuer dans les brancards et obliger tout le monde à se sortir les doigts sous peine d'être viré. Les premières réactions, farouchement opposées à ce management sauvage, laisse place par la suite à des combines minables pour s'en sortir. Et même si à la fin du film on ne peut plus entendre le mot fiche sans avoir les oreilles qui bourdonnent, je trouve que c'est une bonne façon d'illustrer le monde du travail dans lequel on évolue. Chacun prêt à faire un coup bas pour son avancement, à se mettre en dehors des règles pour arranger sa sauce etc.
Bref un film où ça joue, où ça parle et qui donne une furieuse envie d'envoyer chier le prochain mec qui essaiera de vous vendre ses merdes au téléphone.

3/5


Kalem

Les Chiens - Jessua 1979

AVIS #1

Pour cette premières revue de film, je pars avec une certaine subjectivité... Ayant eu peur des clébards pendant longtemps et n'étant jamais très rassuré en croisant un molosse dans la rue, parler du film Les Chiens, de Jessua constitue une sorte de thérapie. Blague à part, c'est un film très sombre.
Pour résumer, Victor Lanoux est un médecin parisien qui débarque dans une ville nouvelle de l'Yonne. Ça pause l'ambiance. Au fur et à mesure des visites de ses patients, il se rend compte que tout le monde, dans ce charmant petit bourg, possède un chien. Pas le chienchien à sa mémère, mais plutôt le berger allemand ou le doberman. On est en 79, pas d'amstaff ou de pit à l'horizon, et c'est pas plus mal. Si tout le monde est équipé, c'est pour sa propre sécurité. Les immigrés sont vus comme une menace et un violeur est en roue libre. De là, va commencer une escalade de la violence, les maîtres dressant leur clébards pour tuer, épaulés par un Gérard Depardieu flippant. Et on se rend rapidement compte que c'est lui, Morel dans le film qui tire les ficelles. Il est prêt à tout pour prendre le pouvoir sur la ville, même a commanditer le meurtre du maire en place. Au milieu de tout ça, le vaillant docteur Lanoux s’érige en humaniste refusant de voir ses concitoyens se transformer en homme chiens, pour ne pas dire en meute assoiffée de sang. Une ambiance bien sombre qui rappelle celle de Buffet froid ou encore la soif de meurtre dans le Prix du danger. A ne pas manquer, la scène terrifiante ou Nicole Calfan entre dans une transe orgasmique en ordonnant à son chien de tuer !
Un bon film , un peu long quelque fois et dont la morale à la con au final gâche un peu le cynisme ambiant. Mention spéciale pour la dénonciation  gentillette de la dérive sécuritaire de l'époque. 

3,5/5

Kalem



AVIS #2
 
En ce 3 Août 2014, veille de départ tant attendu (et supplié en direct de l’ Enfer de mon mâle compagnon, c’ est à dire plus précisément en direct de son pomme cul ta mère le graphisme), la pluie tombe drûe sur les trottoirs de la capitale. Bien que le bitume fleure bon le goudron mouillé et les vacances, la Vilette nous fait défault et nous empêche d’ avoir le cul mouillé en buvant en verre de rouge pour regarder «  Deep end ».

Nous nous installons donc sur notre canapé défoncé ( Ikéa si tu nous lit sache qu’ il faut rembourrer ta plume d’ oie avec un bon gavage au ma îs  transgénique) pour regarder le premier film que nous voulons partager ( pardon babelio mais la carte d’ infidélité c’est trop bon) : Les chiens.

Alors ok, j’ étais comme vous, avec un titre aussi pourri genre les requins ( pour les dents de ta mère), je n’ étais pas moi même hyper convaincue. Et pourtant deux raisons pour voir ce film.
La première c’est qu’ on ne s’ endort pas. Et oui même si vous faîtes des apnées du sommeil ou que vous vous êtes enfilés 250g de gnocchis à poeller, Les chiens vous en mettent plein les babines. La deuxième raison c’ est que vous ne regarderez plus jamais pareil Monsieur Louis La brocante. Et oui avec son pantalon cigarette et sa moustache qui frisotte, Victor Lanoux nous fait les yeux doux pour nous faire hurler et même aboyer de bonheur. Ce médecin de campagne fraîchement débarqué de Paris va se retrouver confronté au racisme ambiant de la charmante petite bourgade dans lequel il va trouver niche à son pied ( enfin un aprtement constructiviste des années 70). Car dans ce petit bled, les gars ( les vrais qui ont des couilles ) ont trouvé le remède pour faire fuir les noirs et les violeurs en tous genres : les clébards. Bernadette n’ a qu’ à bien se tenir : ici pas de caniche à ramasse crotte. Non madame, on a du croc,  de la bave,  des grosses testicules qui pendouillent pleines de testostérones. Bref vous l’ aurait compris sans vous dévoiler tout à fait l’ intrigue du film : L’ homme est un loup pour l’ homme. Et croyez-nous, cela fonctionne aussi avec les chiens. Comme dirait notre cher Obélix «  Il n’ y a pas de mauvais chiens , il n’ y a que des mauvais maîtres ».
Ce film va vous sauter à la gorge. Simple et sans chichis, une petite musique angoissante nous tranporte dans cette France profonde dont Chabrol serait fier. Plus qu’ une fiction, cette docu- fiction plante en face de notre petit nez ( et oui Gérard désolée ) le miroir d’ une France dérangeante et profondément raciste et subtilement sexiste : heureusemeent que le réalisateur n’ a pas attendu la débandade de cuasette. Les chiennes de garde n’ ont qu’ à bien se tenir car tout le monde y passe, tel les suspect d’ un cluedo qui sent la suze et la soirée funk dans la discothèque de la ville.
Bref. Ramettez votre toutou , nana ou mec ( voir les trois ensemble sous la couette) et savourez le malaise ambiant. Grrrrrrrrrrrrrrr

Bonne nuit mes ptits lapins avec une note de 4/5 ( un bémol car la fin traîne en longueur). 

Georgette